Les exilés au cœur des Droits de l’Homme
C’est le 10 décembre 1948, il y a donc 70 ans, qu’a été adoptée la « déclaration universelle des droits de l’homme », par l’assemblée générale des Nations Unies, à Paris. Espoir envisage de fêter cet événement. Car l’irruption, dans les consciences humaines, de la nécessité de doter l’ensemble des pays du monde d’une CHARTE éthique universelle, est un événement considérable.
Ce texte n’est de loin pas un bloc intangible et parfaitement abouti. Il devrait, sur beaucoup de points, être aujourd’hui retravaillé, complété, précisé et surtout être adopté par davantage encore de nations et devenir juridiquement opposable aux contrevenants. Nul doute que ces progrès seront réalisés.
Pour l’heure, il faut se féliciter de l’existence d’un socle de droits reconnus à tout être humain, car la deuxième guerre mondiale à l’issue de laquelle, ce travail de titan a vu le jour, avait largement fait apparaître le peu de cas qu’un ou plusieurs états étaient capables de faire d’un être humain réduit au rang de sous-humain ou de non-être.
Il devient clair que le traitement réservé à de très nombreux exilés qui fuient les guerres civiles dans leurs pays, les victimes de la famine ou de l’arbitraire religieux et/ou politique, les changements climatiques en cours, est du même ordre humiliant, dégradant voire criminel, que celui réservé aux populations stigmatisées par les idéologies ségrégationnistes.
Notre dossier est consacré aux exilés. A certains d’entre eux. Nous en accueillons à Espoir. Depuis toujours. Parce que le droit de chercher asile dans un pays autre que le sien, en cas de persécution, est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme. (article 14). Parce qu’un être humain quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, est un être qui mérite le respect de sa dignité.
Ce que nous reconnaissons à travers le préambule et les 30 articles de ce texte qui fait autorité, c’est le condensé de l’enseignement de pratiquement toutes les religions et de toutes les philosophies de tous les temps et de tous les pays.
J’ai longtemps fait réfléchir et travailler mes catéchumènes sur cette déclaration à cause de son universalisme et de sa modernité par rapport à des contextes plus spécifiques et plus polémiques dans lesquels sont apparus les discours religieux. Je pense qu’elle devrait faire l’objet de l’enseignement de base de toutes les écoles et de toutes les organisations qui prétendent vouloir former les êtres humains à leur métier d’homme, de femme, et de citoyen, citoyenne.
Bernard Rodenstein