Anne-Marie « Être en foyer ce n’est pas une honte »
Les mois ont passé avec des hauts et des bas mais je me suis reconstruite
Ancienne résidente du foyer Tjibaou, voici l’histoire d’Anne-Marie. Elle vivait en appartement. Comme beaucoup de personnes, il lui arrivait d’avoir quelques loyers de retard, mais rien de grave. Un voisin difficile l’oblige à quitter son logement pour vivre en colocation chez une copine. Elle obtient une reconnaissance d’invalidité (pathologies multiples). Avec le temps les relations se gâtent et elle emménage chez sa fille. Là aussi, la colocation devient difficile. Anne-Marie avait pensé pouvoir s’en sortir seule. Elle le regrette aujourd’hui. Une aide quelques années ou mois plus tôt lui aurait peut-être permis d’éviter de n’avoir plus que le foyer comme solution. Le 5 janvier 2017, Anne-Marie se présente au Foyer Tjibaou.
Le bâtiment de Tjibaou était en travaux. J’ai été hébergée à côté dans l’arche ou j’ai eu une chambre le même jour. La chambre 8, ma chambre ! Un soulagement de fermer la porte et de se sentir protégée, chez soi. J’y ai apporté mes affaires et j’ai fait de mon petit chez moi, quelque chose de très sympa. C’était le début de ma reconstruction.
Ce n’est pas toujours facile. Encore aujourd’hui il y a des épisodes de galère mais j’avance.
Anne-Marie, le reconnait sans détours. S’adapter à la vie en foyer n’est pas une chose aisée. L’année au Foyer Tjibaou fut compliquée.
Les référents et les éducateurs en place étaient d’un soutien parfait. Par contre la vie en collectivité était nouvelle pour moi et pas toujours facile. C’était parfois compliqué avec les résidents mais c’est la vie de foyer. Rencontrer des gens m’a beaucoup aidée. Savoir pourquoi chacun était là.
Après quelques accidents durant son séjour (fractures, entorses…), elle quitte sa chambre pour intégrer un studio (toujours à l’Arche), plus accessible. Elle commence à réapprendre la vie seule. Quelques mois plus tard, Théo, son référent lui affirme qu’elle est prête pour reprendre son indépendance. C’est ainsi qu’elle obtient un studio par Colmar Habitat. Il aura fallu un an à Anne-Marie pour s’en sortir.
J’ai un chez moi depuis le 4 janvier 2018. Ce n’est pas toujours facile. Encore aujourd’hui il y a des épisodes de galère mais j’avance.
Bien qu’ayant à présent son propre logement, Anne-Marie continue à se rendre au foyer pour partager des moments conviviaux comme les repas.
Etre en foyer n’est pas une honte. C’est une porte d’entrée vers une porte de sortie, pour reconstruire sa vie. J’espère que des structures comme Espoir ne disparaissent jamais. Pour tous ceux qui y travaillent, je dis respect et honneur. Je souhaite aussi du bonheur à ceux qui s’en sortent comme moi.